Pourquoi se garer à Barbès alors qu’on va à Montmenrency ? Sans doute parce qu’il y a une chance qu’on y trouve de la place.
L’autoroute surélevée qui nous y conduit n’a qu’une voie et est rectiligne à perte de vue.
Une bonne demi-heure pour parvenir à la bretelle mais ça en valait la peine : on trouve à se garer sur un trottoir de Clignancourt.
C’est Noël et je suis exalté à l’idée que mon oncle F. nous héberge pour quelques mois, le temps pour nous de trouver un nouveau logement. Une nouvelle vie commence !
Dans la grande maison bourgeoise en pierres de lave, l’ambiance est festive. Cousins, cousines, oncles, tantes, grand-parents ont apporté des cadeaux qui ont été savamment cachés. Pâques à Noël, c’est doublement la fête !
Mais les cadeaux ne nous intéressent pas, tout heureux que nous sommes à l’idée de cet emménagement. Pourtant, quelque chose me tracasse. Mon oncle a-t-il bien compris que notre installation durerait plusieurs semaines ? J’ai un doute là-dessus et, à la mine contrite qu’il fait lorsque je lui pose la question, je comprends que ça ne va pas le faire.
Nous quittons la soirée pour retrouver la voiture et en chemin nous arrêtons boire un coup au café encore ouvert à cette heure tardive. L’ambiance est chaleureuse, façon guinguette de Montmartre.
L’instant d’après nous sommes chez ma mère, à qui nous apprenons benoîtement notre passage à la fête de Noël organisée par son frère et que nous pensons nous installer chez lui. Elle entre dans une colère froide, me reprochant de ne pas l’avoir prévenue de cette invitation.
Je me sens honteux.