Nous entrons dans l’aéroport en franchissant l’un des quarante portiques dressés cote-à-cote. Avec leur tapis roulant latéral, j’ai le sentiment de passer à la caisse d’un supermarché dans le sens inverse.
Nos valises à roulette à la main, nous cherchons notre chemin dans le dédale des linéaires de cet immense aéroport, décidément aménagé comme une grande surface.
La peur de rater l’avion nous gagne et pourtant, curieusement, je prends le temps de rester observer un groupe de personnes en prière, alignées face à celle qui semble être leur rabbin. Elles sont joyeuses et accueillantes, aussi je les rejoins. Mais, ne connaissant ni leurs rituels ni leurs chants, je me fais bien vite exclure par leurs regards réprobateurs. Tant pis ! Après tout, j’ai un avion à prendre.
Au bout d’une allée, j’aperçois la signalétique des portes d’embarquements. Nous courrons jusqu’à un guichet où une hôtesse nous apprend que l’avion est en train de partir avec quelques minutes d’avance. Le suivant est dans trois heures. Je propose à M. d’en profiter pour rester un jour de plus et visiter Tel-Aviv, mais les conditions générales de vente de notre billet nous contraint de prendre le vol suivant.
Excedée, l’hôtesse décide soudain d’empêcher notre avion de décoller. Elle paraît furieuse contre ce capitaine qui se paye le luxe de voyager sans certains de ses passagers. Elle saute sur le tarmac, s’engouffre dans une voiture et entreprend de rejoindre l’avion qui déjà s’éloigne vers la piste d’aéroport. Nous n’en revenons pas, c’est digne d’un James Bond !
Finalement, j’ignore si nous sommes rentrés.