Encore ce quartier de Paris, avec les rues qui montent et qui descendent et ce fichu métro aérien. Avec aussi de faux airs de Gotham City. C’est gris, noir, salle et surtout, il n’y a personne pour m’indiquer le chemin de la gare.
Ma valise est un sarcophage à roulettes aux couleurs vives, presque fluorescentes. Le cadavre de mon grand-père est à l’intérieur. Pourtant, cela me semble étonnamment léger. Faut dire aussi que les morts ne pèsent pas lourd.
A quelle heure part mon train ? Impossible de me souvenir, impossible de décider si je serai en avance ou en retard. Cela m’agace.
Deux personnes s’approchent, sorties de nulle part. Ce sont mes parents. Ils semblent ne pas me reconnaître. Je les appelle – hé ho ! C’est moi ! – mais ils détournent leur regard et changent de trottoir. J’éprouve une grande tristesse.
Dans le sarcophage, mon grand-père grogne et lache d’un ton méprisant que les enfants sont ingrats, même s’ils sont des parents. Il ajoute, et cela me frappe : « tu verras toi aussi comme il fait noir dans la valise ».
Gros malaise.