Allongé sur le divan du psy, je contemple le plafond peint en ciel, où des mouettes voltigent avec grace. D’ailleurs, est-ce un plafond ou le vrai ciel ?
Je lui décris en détail les buts que j’ai marqué à mon dernier match de foot. Le plus beau, je l’ai mis d’un coup de raquette rageur. Hulk, qui gardait les buts adverses, n’a rien vu venir.
Le psy m’interrompt. Sa voix grave et rauque m’enveloppe comme venant de partout et nulle part. Comme une annonce divine. « Tu te ments comme un arracheur » me dit-il.
Je proteste vigoureusement, battant des bras et des jambes à la manière de quelqu’un qui se débat pour échapper à la noyade.
Je me sens ridicule, pris sur le fait, mais en même temps très serein lorsque je lui réponds que les petits mensonges sont des chiffons qu’on passe pour faire briller la surface terne de nos vies.
Le psy-grenouille coasse de rire, et les mouettes se figent au plafond, puis tombent comme des pierres. Ça fait mal, mais c’est drôle.