Nous sommes avenue de Breteuil, sous une lumière espagnole, blanche et écrasante.
M. et moi suivons la piste d’un malfrat qui enlève les enfants. Nous nous cachons de tronc d’arbre en tronc d’arbre pour approcher l’appartement en rez-de-chaussée où se terre celui que nous poursuivons.
Pour rester inaperçus, nous faisons un détour par la rue du Poteau. Aux façades haussmaniennes immaculées succèdent des immeubles populaires, gris, dont on devine ça et là le jaune et le rouge des briques qui les composent. Les rues éclairées de néons rouges et jaunes évoquent la rue des Pyrénées un soir d’hiver. Je m’arrête acheter des cigarettes. Plus loin, nous choisissons des pâtisseries orientales aux olives farcies. Un régal.
Nous avons contourné l’immeuble et entrons dans la cour intérieure par l’arrière. A pas de loup, nous traversons les quelques mètres qui nous séparent du but et entrons dans l’appartement par une porte dérobée.
Les lieux sont vides. Les pièces exigües sont tapissées de papier-peint à fleur, dévorés d’humidité, arrachés par endroit et dont des lambeaux tombent jusqu’au sol. Aucune trace du violeur d’enfants.
Pour sortir, nous emjambons la fenêtre du salon et nous retrouvons sur la chaussée. Le lieu est étrangament désert et nous décidons de poursuivre en prenant en face par la rue Lepic.
La bonne humeur qui est la nôtre alors que nous remontons la butte Montmartre confine à la gaité et ne me surprend guère. Un peu comme si nous revenions d’un wargame, d’une expédition « pour de rire ».
Bizarre.