De retour de congés, nous retrouvons notre maison.
Curieusement, j’arrive par le jardin, à l’arrière. Il est resté bien vert et l’herbe est grasse. Je marche en tête, les autres terminent sans doute de vider le coffre.
Sur la table en bois de la terrasse, entre la pompe à vélo et le sarcloir, notre chouette domestique est allongée. Ses grand yeux fermés et sa posture immobile me font craindre le pire et, en effet, je comprends à sa raideur quand je m’en saisis qu’elle est décédée. Pourtant, son plumage blanc, avec ses taches rousses en forme d’oeil, est immaculé.
Deux choses me viennent à l’esprit. La première est que mourir ainsi en évidence est un reproche qu’elle nous adresse de l’avoir laissée seule pendant l’été. La deuxième, c’est la culpabilité absurde que j’éprouve en pensant que je vais devoir annoncer ça à M., qui d’ailleurs surgit de la maison et me regarde avec inquiétude.
Je bredouille quelque chose mais m’éveille sans comprendre quoi.