Une ville. Du sud. Méridionale sans doute. Il n’y a pas de ciel tellement la lumière est vive.
Tout d’abord, le chameau n’est rien qu’un cheval, qui marche au pas, tranquillement. Cette culotte blanche ne lui va pas, qui lui donne un air grotesque. Mais il s’en fiche royalement.
Nous devisons comme de vieux amis. « Tu n’as pas pris ta voiture aujourd’hui » remarque-t-il. « C’est que je n’ai nulle part où aller » lui réponds-je. « Et puis, mon carkra me fait mal, alors… ».
Surpris, il s’arrête, tourne sa tête vers moi, me regarde avec insistance de ses gros yeux globuleux, et demande « que fais-tu donc ici ? ». Le désarroi où me pousse sa question me rend mal à l’aise. La poussière sous mes chaussures crisse et je m’arrête à mon tour. Mais lorsque je me tourne pour lui répondre, il grimace et me dit d’un air compatissant : « je sais, la vie est abrasive mon vieux ».
Interloqué, je ne sais que répondre.