Dans la cour de l’école, il y a plusieurs marronniers. Au pied des troncs, le sol de bitume noir est déformé par les racines qui constituent ainsi un paysage vallonné où se promènent des gendarmes rouges et noirs.
Je m’agenouille et pose mon doigt sur le parcours de l’un d’entre-eux. Il grimpe dessus, poursuit sa route sur le dos de ma main, puis se met à sauter sur mon avant bras, comme une puce. C’est assez drôle au début de le voir monter jusqu’à l’épaule puis redescendre. Enfin, jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’il laisse à chaque passage un petit bouton sur ma peau.
Un autre gendarme sauteur, puis un autre, et un autre encore suivent ses traces sur mon bras nu. Les petits boutons prennent à chacun de leur passage un peu plus de hauteur, devenant de grosses bosses, puis formant des tiges vertes épaisses et évasées à leur base. Quoi ?! Mais ce sont des tiges de marronnier que ces insectes font pousser ! Pris d’épouvante, j’en retire une, qui me laisse un cratère dans la peau et qui surtout (horreur absolue !), repousse aussitôt.
Je me débats pour chasser les gendarmes et arracher les tiges, encore et encore. Au secouuuurs !