Speed Hermann

je suis perdu dans Hamburg. Il fait nuit. Sans doute crachine-t-il aussi. Le sol en tout cas est brillant de pluie et de lumières qui se reflètent. Tiens, comme dans les BD de Tardi.

Soudain ébloui, assis dans une rame du métro, je regarde le plan de la ligne, mais les noms des stations s’effacent dès que je tente de les déchiffrer. Heureusement, Hermann est là, debout à mes côtés. Il gesticule en tous sens pour me faire comprendre quelque chose qu’il est sans doute vital que je sache, mais rien ne perturbe cette confiance  absolue que j’ai en lui, qu’il me tirera de tous les mauvais pas.

Progressivement, l’angoisse qu’il affiche me gagne et j’ai soudain conscience qu’un grand danger me guette : la rame se retréci à vue d’oeil, déjà les autres passagers disparaissent, absorbés par les parois, les vitres, les sièges. Ma voisine d’en face, une grosse bavaroise dont je fixe les mi-bas à travers desquels surgissent des poils épais, se met à rouspeter en grognant. Il est question du retard que nous aurons, qui me semble dérisoire vu qu’on n’arrivera probablement pas à destination vivants.

C’est alors que je me lève et, qu’agrippant la barre de toute mes forces, je hurle « speeeeed, Hermann, speed ! ». Une toile d’araignée envahit aussitôt l’habitacle et stoppe le processus de rétrécissement du wagon. Un silence ouaté et inquiétant nous enrobe.

Je me réveille en sursaut.

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