C’était un rêve pas courant. J’étais tout en haut de la falaise, et je la longeais en courant très vite. Je me sentais bien, et léger, comme si j’aurais pu voler. Et en plus, j’avais une clope au bec. Aaah ! Le bonheur. Et c’est un ancien fumeur qui le dit.

Bref, je courais de plus en plus vite. A un moment, le bord de la falaise bifurquait drôlement, presque à angle droit, vers la gauche comme ça. Mais moi je prends le virage à l’aise et je continue ma course. En bas, je vois la mer et ses gros rouleaux qui s’éclatent contre les galets et les éboulis de la falaise. Ça faisait ffffffrrrrrrouuuuutttttt – tchlac, et pfffffffffrrrrrrrrr… ça revenait en arrière, puis ffffffrrrrrrouuuuutttttt – tchlac, et à nouveau pfffffffffrrrrrrrrr, tu sais, quand la vague se retire et que ça fait comme quand on étire de la pâte à pizza, c’est élastique, tu sais que ça va revenir, un peu genre « attention ! V’là la tempête ! ».

Puis je continue ma course en regardant en bas et d’un seul coup, la mer elle s’arrête tout net. D’un seul coup. Plus un mouvement, rien, les vagues, les rouleaux, comme gelés sur place. Et un de ces silences… Bon, mais moi je continue, je courre, en fumant, comme ça, et je retourne à droite à un autre virage, puis à un autre et un autre. Et à un moment, je trouve ça bizarre de tourner tout le temps dans le même sens. Et au lieu de tourner autour de la falaise, en fait je tourne autour d’un trou. Comme si la falaise faisait une boucle, mais dans l’autre sens, vers l’intérieur.

Le trou en fait c’est une fosse et je me réveille juste avant que je tombe dedans.